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CD Poet(h)ic

Vous pouvez le commander par email à l'adresse viavallesia@bluewin.ch au prix de CHF 20.- + CHF 2.- de port (envoi avec bulletin de versement).

 

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Ecoutez 2 chansons en entier:
Khawuleza (as sung by Miriam Makeba, arr. Carine Tripet & Fabrice Vernay, 2016)



Turkish call (paroles & musique Carine Tripet, 2016; arr. clarinette & solo guitare, Valentin Conus)


Carine Tripet : écriture et chant
Fabrice Vernay : percussions et vibraphone
Igor Lièvre : guitares
Anat Kolodny : clarinette
Dimitar Ivanov : guitares
Pedro Martinez Maestre : basse & contrebasse
Hosni Lassâad : darbuka

Gaëtan Beauchet : arrangements
Valentin Conus : arrangements
Jean Valdo Galland : saxophones pour plusieurs concerts et répétitions

 

Démarche

Difficile de définir l’identité musicale à ce collectif hors normes. Compositions de styles musicaux éclectiques, textes toujours politiques, teintes world music et principes éthiques de plus en plus affirmés, la démarche artistique orientée par l’engagement de Carine reflète la réalité d’un engagement culturel rompant délibérément avec une visée commerciale.


Les arts plastiques, la littérature, le théâtre, le cinéma et la chanson ont toujours su, à toutes époques, trouver des voies pour bousculer le conformisme. A l’échelle locale, l’engagement politique via l’action artistique existe par-delà le temps. Mais les luttes pour les droits de notre société occidentale, déjà bien riche, font oublier qu’à quelques centaines de kilomètres, les droits fondamentaux de millions d’humains sont encore une lutte quotidienne.  La dilution d’informations tragiques – construction de murs de séparation, musèlement de la presse, crime d’écocide, destruction de patrimoines culturels millénaires – peine à émerger du flux incessant de communiqués de presse. Où est passé l’essentiel ?


Après le métissage musical de ses deux premiers albums – chansons sur musiques latines pour EXIL, world music-jazz pour H2O – ViaVallesia vire chanson française pour cet album qui questionne poétiquement nos valeurs. La dimension éthique ne s’ouvre pas que sur des textes : ViaVallesia affirme son identité multiculturelle en invitant des musiciens qui peuvent, de par leur parcours, témoigner du déracinement, de la confrontation des cultures. Toujours secondée par des amis immigrés qui l’aident à peaufiner la diction des textes plurilingues, Carine poursuit son exploration des langues du monde, pour mieux porter, par sa voix, les réalités qu’il est difficile de faire entendre quand on est minoritaire. Dans une époque où l’information circule sans discontinuer - et sans exergue – elle choisit de s’arrêter, à dessein, sur des thèmes qui questionnent les valeurs communes à toute l’humanité. Ainsi, dans une époque où la carrière personnelle prend le pas sur les projets collectifs, où les réseaux servent à maintenir un lien «  un jour peut-être utile », le collectif joue ainsi la carte du vivre ensemble. Dans une époque où la politique culturelle vise à soutenir des carrières autosuffisantes, les musiciens de ViaVallesia vivent la musique, sans regret de ne pouvoir, justement, en vivre.


Orith Kolodny, graphiste israélienne, a dessiné, pour la pochette de ce nouvel album, un mur de H. H comme étHique, bien sûr, mais aussi HELP, HOLD ON, Holocauste… et H comme l’arme qui coupe les têtes pensantes. Pour élever la dimension éthique en poésie, un Quetzal, symbole de parole vive, s’envole en point sur le « i ». Car si cet oiseau meurt quand il est en captivité, son envol assure sa liberté intérieure. Emmuré, au propre comme au figuré, il se laisse dépérir.

Plus libre dans la forme, ViaVallesia choisit un chemin direct vers l’information, par la chanson. Musicalement plus brut que les précédents albums, le nouvel opus du collectif s’avance ici comme un Quetzal nouveau-né qui prendrait son envol. Car pour affirmer que la singularité des hommes est la seule norme sensée dans une société où l’on prêche le respect, le collectif choisit de s’opposer. Être critique et s’indigner ne suffit plus. Cet album est une dénonciation, un premier envol vers l’action. Et la Via ne fait que commencer.